En 2018, le 3e Forum de L’Observatoire a abordé le thème de l’engagement pluriel. Une double enquête, à la fois qualitative menée en partenariat avec l’Université Paris‐Dauphine et quantitative réalisée par Opinion Way, a étudié les contours et les bénéfices des engagements des salariés en dehors de leur travail quotidien.

 

La pluralité des formes d’engagement pluriel

Il existe plusieurs pratiques dans les entreprises qui permettent aux salariés de s’engager dans des projets en dehors de leur travail quotidien. Pour favoriser le développement de ces engagements et en retirer des bénéfices, il faut tout d’abord une double résonnance des pratiques au niveau de l’entreprise et des salariés. Les dispositifs les plus collectifs et les connectés à ce qu’est l’entreprise (mission, métier, culture) ont le plus d’impacts positifs. Pour exemple le don pur, qui constitue un partage de la valeur créée, est rapidement limité alors que les actions de co-création comme le mécénat de compétences offrent plus de possibilités pour une performance durable. Il faut aussi que le plus grand nombre de salariés puissent contribuer selon leurs possibilités concrètes. D’autres facteurs clés de succès connexes sont également nécessaires : la connaissance des actions et leur reconnaissance, leur visibilité et leur impact, ainsi que la sincérité de la démarche. Un indicateur révèle également la réussite d’une pratique d’engagement pluriel, il s’agit de l’importance de la participation et de l’implication des salariés dans les dispositifs mis en place.

 

Les initiatives les plus attendues par les salariés

Mécénat, bénévolat, don d’invendus, course solidaire… Il existe plusieurs pratiques d’engagement pluriel dans les entreprises. Si l’entreprise peut être un moteur et a un rôle à jouer dans l’appétence des salariés à s’engager pour des projets sans lien direct avec leur travail, certaines initiatives intéressent plus que d’autres. Les congés spécifiques, comme un congé solidaire ou de proche aidant, arrivent en tête des attentes des salariés. Puis, ils sont nombreux à souhaiter réaliser une Journée de solidarité durant laquelle ils travailleraient pour une association. Et enfin, 27% des salariés seraient prêt à s’investir dans le mécénat de compétences (engagement volontaire du salarié pendant son temps de travail). Cette attente étant nettement plus prégnante chez les cadres (39%) et chez les salariés entre 40 et 49 ans (32%). Alors même que les 3/4 des salariés interrogés pensent que l’entreprise serait tout à fait légitime pour proposer des initiatives d’engagement pluriel, seulement 15% ont déjà participé à au moins une de ces initiatives.

 

Des salariés plus engagés

Les salariés qui prennent part à des initiatives proposées au sein de leur entreprise affirment en avoir tiré de nombreux bénéfices comme une énergie positive (40%), de la fierté et des compétences relationnelles (35%), des connaissances et des savoirs faire (29%). Ces expériences sont aussi l’occasion de faire de belles rencontres (28%) et de ressentir une forme d’épanouissement (27%). Elles sont fortement corrélées avec l’engagement au travail et favorisent de ce fait la performance de l’entreprise au global. 90% des salariés engagés dans au moins une initiative se déclare fier de travailler dans son entreprise contre 66% pour ceux qui ne sont pas engagés. Pour 8 salariés sur 10, le fait qu’une entreprise propose à ses salariés de s’engager dans une cause ou dans des projets sans lien direct avec leur travail leur semble une stratégie « gagnant-gagnant », bénéfique tant aux salariés qu’à l’entreprise. En effet, les engagements pluriels peuvent être une source de motivation accrue pour les salariés, mais aussi avoir d’autres impacts positifs sur l’entreprise comme l’innovation ou une meilleure image employeur.

* Propos et statistiques tirés de l’étude « L’engagement pluriel ». Une publication de l’Observatoire de l’Engagement, co-créé par les sociétés Carewan et Osagan, dans le cadre d’un contrat de recherche avec l’Université Paris-Dauphine.