Les transformations des entreprises, ainsi que l’émergence de politique RSE, constituent un contexte favorable au développement des enquêtes sur l’engagement des salariés. Mais la conception d’une enquête nécessite de faire des choix structurants. Fréquence, ciblage, pilotage… Quels sont les sujets d’arbitrage ?

 

Enquête standardisée ou adaptée à l’entreprise

Lors de la conception d’un dispositif de mesure de l’engagement, il est nécessaire d’arbitrer entre une enquête standardisée ou adaptée. L’enquête « standard » s’adresse à tous les salariés d’un groupe, est relativement dense et fortement structurée. L’enquête peut aussi être adaptée à la spécificité de l’entreprise, aux sujets du moment ou à la population visée. Cette adaptation limite toutefois la comparaison des résultats avec ceux d’autres entreprises ou de disposer d’éléments de benchmark. Pour éviter la standardisation, il est possible d’avoir des actions ciblées pour des besoins particuliers ou lorsque les enquêtes semblent peu adaptées aux problématiques d’une activité spécifiques.

 

Le ciblage du questionnaire

Le ciblage du questionnaire nécessite un arbitrage sa longueur et la nature des questions posées. Les enquêtes globales et complètes sont constituées de questionnaires qui dépassent parfois la centaine de questions. Même si les salariés se prêtent au jeu, ces enquêtes sont particulièrement longues.  La longueur la plus fréquente pour ce type d’enquête dans les entreprises est de l’ordre de 60 à 80 questions.

 

La fréquence des enquêtes

Si une fréquence élevée peut sembler souhaitable, tous les 6 mois par exemple, les enquêtes se heurtent vite à une forme de lassitude des salariés. Face à la lourdeur de gestion du dispositif d’enquête, ils sont en attente d’actions concrètes. Il semble ainsi préférable d’exploiter concrètement les résultats, plutôt que de multiplier les enquêtes pour en améliorer le retour sur investissement. Une enquête d’engagement tous les deux ans constitue la fréquence la plus souvent adoptée par les entreprises.

 

Le périmètre et le pilotage

La conception d’une enquête sur l’engagement pose la question du périmètre. Globale, elle concerne tous les pays et toutes les activités, ciblée, elle s’adresse à une population de l’entreprise comme les managers, les dirigeants ou les équipes sur le terrain. La difficulté d’un dispositif d’enquête global est de répartir et de coordonner les rôles des différents acteurs impliqués : CoDir, ComEx, DRH, DG de BU, managers, collaborateurs… L’enquête doit être un sujet véritablement porté et piloté pour ne pas être une réponse disciplinée aux injonctions du groupe. Pour inciter le management à s’emparer des questions d’engagement, il est fréquent de voir intégrer des indicateurs liés aux enquêtes d’engagement dans les objectifs.

 

 

*Propos tirés de l’étude « La mesure de l’engagement des collaborateurs ». Seconde publication de l’Observatoire de l’Engagement, co-créé par les sociétés Carewan et Osagan, dans le cadre d’un contrat de recherche avec l’Université Paris-Dauphine.